La lenteur… au rythme des enfants

La lenteur… au rythme des enfants

Vous est-il arrivé de vous retrouver devant un enfant en train de manger et de vous dire “bon sang, j’ai tant de choses à faire et ce repas à rallonge… grrrr” ou de vous entendre dire à tout bout de champs  “Allez, dépêche-toi !”

Il est effectivement fréquent que les parents se confrontent à la notion de temps toute relative lors de l’arrivée de leur enfant.

En tant qu’adultes, nous avons notre rythme, nos contraintes personnelles et professionnelles. Nous avons également en tête la longue liste de choses à faire pour la journée, la semaine, le mois, l’année, la décennie (si ce n’est le siècle !).

Alors quand on se retrouve devant un petit être pleinement dans le moment présent, pleinement ici et maintenant… pfiou quel challenge, quel défi, et aussi quelle merveille et quelle chance pour nous adultes !

Oui, le temps n’est plus le même avec un nourrisson, un enfant et même un ado.

Cela commence dès la naissance avec le rythme du bébé, souvent très éloigné de celui “désiré” et “espéré” par les parents.

Combien de parents se sont retrouvés à arpenter les pièces en plein milieu de la nuit avec ce petit être dans les bras à chercher désespérément les forces pour l’accompagner dans le sommeil ?

Avec l’allaitement, la mère voit son rythme lui aussi modifié, les tétées sont souvent anarchiques dans les premiers temps, avec des durées variables… heureusement, les hormones sécrétées pendant la tétée permettent à la mère de se détendre et de prendre du recul par rapport à la frénésie habituelle. Sans ces hormones, il serait sans doute difficile pour une mère de rester disponible ainsi à son tout-petit pendant ces premiers temps.

 

 

 

Puis l’enfant grandit et le bambin s’émerveille de tout. Il est fréquent pour lui de rester concentré pendant un temps, qui nous semble une éternité, face à des petits détails. Cette fascination peut porter sur les feuilles bruissant dans les arbres, la marche en fil indienne de fourmis, ou la lente avancée d’un escargot.
Tout est source d’apprentissage et d’émerveillement… par l’observation concentrée… rien ne semble pouvoir interrompre cet élan du bambin.

 

 

Et puis, les enjambées des enfants sont naturellement plus petites et tout trajet prend plus de temps c’est sûr 😉

Le temps de trajet pour aller à l’école ou pour faire des courses prennent tout de suite une autre dimension… tout un programme pour un adulte speedé 😉

Et que dire des moments de transition !
Tous ces moments charnières qui, d’un coup, prennent une dimension toute particulière : le matin, le petit déjeuner, le retour d’école, le bain, le coucher, etc.

L’enfant grandit et vient l’élan de faire tout seul… oh là, là, quel défi de prendre du recul face à un enfant qui veut s’habiller tout seul, qui veut manger tout seul ou qui veut mettre ses chaussures tout seul !

Alors, oui, dans ces moments là, c’est tellement tentant de faire à la place de l’enfant.

Parfois, c’est une véritable déchirure intérieure que de laisser aller ses attentes en terme de timing. C’est parfois très très confrontant et peuvent remonter des blessures du passé, de la colère, de l’impatience, de l’énervement.

 

MAIS ALORS, QUOI FAIRE ??

Une des pistes possibles pour plus de douceur dans ces moments-là c’est l’anticipation.

Rien de tel que d’anticiper !
C’est d’autant plus intéressant qu’il est possible d’anticiper et de planifier “à froid”, à distance des moments “chauds”.
Vous pouvez, par exemple, organiser le déroulement du levé ou de la soirée afin de prévoir un temps plus long pour ces moments de lenteur.

 

Une autre piste qui va de paire avec l’anticipation c’est la “no list”.

 

Chacun connait la “to do list”, cette liste à rallonge qui répertorie la ribambelle d’activités ou de choses à faire pendant la journée. Vous savez, cette liste qui n’en finit pas et qui, la plupart du temps, vous met le cafard rien que de la regarder car il est impossible d’en venir à bout.

Au contraire, la “non liste”, elle est géniale car c’est la liste de tout ce qu’on décide de ne pas faire. Tant de choses dans nos vies nous semblent indispensables à faire alors qu’en y réfléchissant 2 secondes, il apparaît souvent qu’il n’y a aucune obligation ou urgence.
Plus la liste sera longue et plus votre quotidien sera léger… elle est pas belle la vie ??

 

Profiter pour se reconnecter à l’instant présent.

 

Ah oui, c’est une grande opportunité que nous offrent nos enfants que de se reconnecter à l’instant présent et à la valeur du temps, du temps partagé, du temps dans les petites choses de la vie qui sont tellement précieuse, de ces instants qui ne reviendront plus.
Les trajets peuvent alors devenir des aventures incroyables, des échanges profonds remplis de souvenirs précieux qui marquent nos mémoires, des occasions de connexion, d’apprentissage, de jeux, de rire, d’émerveillement.
D’émerveillement car nos enfants pointent du doigt des détails qui passent inaperçus à nos yeux d’adulte… comme s’ils avaient encore les lunettes bleues, lunettes roses… référence à la chanson du même titre de l’album Le Soldat Rose :

“Ces lunettes bleues , lunettes roses ,
Pour regarder le monde autrement
Un beau jour on les pose négligemment
Ces lunettes bleues , lunettes roses
Et nous voila devenus grands

Lunettes bleues , lunettes roses
Dans nos yeux une dose
D’humour et de poésie
Lunettes bleues lunettes roses
Et sur le monde on pose
Un regard bien plus joli”

 

Quelles sont vos valeurs et la vision que vous voulez incarner en tant que parent ?

Quel parent je veux incarner ?
Quel parent je veux être et surtout pourquoi ?

Autant de questions qui méritent d’être posées et que vous preniez un temps pour mettre sur papier ce qui vous semble important.

Le fait d’y réfléchir et de mettre par écrit ces grands axes vous permettra, dans ces moments de défis, ces moments inconfortables, de vous centrer sur ce qui est le plus important pour vous (à court, moyen et long terme).

Que ferait la meilleure version de moi-même dans cette situation ?

De quoi prendre du recul et profiter plus sereinement du quotidien avec nos enfants…

 

Et vous, comment faites-vous face à ce décalage dans la perception du temps ?

Quelles sont les pistes qui vous aident ?

 

Cet article a été publié dans le cadre d’un carnaval d’articles du blog  365-jeux-en-famille.com sur la question : « Lenteur rime-t-elle avec bonheur ? »

Cet article a 5 commentaires

  1. Il est vrai que parfois, c’est très difficile d’accepter que notre enfant n’aille pas aussi vite que ce que l’on souhaiterait… pour se préparer par exemple… Dans ces moment-là, j’essaie de prendre du recul (j’ai bien dit “j’essaie” 🙂 ), de me dire que c’est NORMAL, que ça ne l’aidera pas et que ça ne nous fera pas avancer si j’essaie de la faire se dépêcher… Qu’est-ce que les horaires pour un tout-petit (déjà que j’ai moi-même du mal avec les horaires…)? Il n’empêche qu’une fois, on est arrivé à l’école en retard, le portail était fermé et ça lui a fait tout drôle… Depuis, je crois qu’elle n’a pas envie que cela se reproduise… 🙂

    1. Paola Perez

      Merci Emeline pour ce partage.
      Oui, la notion du temps est tellement relative 😉
      Rien de tel que l’expérience de la conséquence de nos actes pour nous amener à changer… votre fille a expérimenté qu’en arrivant en retard à l’école, ben, le portail était fermé. C’est du concret, c’est bien plus parlant pour un enfant que les explications abstraites des adultes 😉

      Plein de belles choses pour vous et votre fille…

  2. Merci Paola pour ton article plein de douceur. J’ai eu plaisir à le lire jusqu’au bout en prenant mon temps pour une fois, là aussi soleil et je me suis détectée de tes bonsynchronicites mots

    1. Paola Perez

      C’est avec un grand plaisir que je lis ton commentaire Gwenaelle !!
      Et je suis touchée que tu aies pu ainsi toucher la magie de l’instant présent à travers sa lecture
      Je te souhaite le meilleur ❤️

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