Cahiers sales, écriture illisible, devoir pas terminé, ne respecte pas les lignes…
Cela vous rappelle des remarques lues dans les cahiers de votre enfant et vous ne savez pas comment l’aider, la graphothérapie peut être une solution.
La graphothérapie est la rééducation fine de l’écriture, elle a pour objectif d’aider le patient à avoir une écriture lisible et rapide (en concordance avec son âge), sans douleur ni fatigue.
On parle de troubles de l’écriture ou dysgraphie* lorsque la qualité de l’écriture est déficiente alors qu’aucun déficit neurologique ou intellectuel n’explique cette déficience.
Elle fait partie des « troubles dys »*, telles que la dyslexie, la dyspraxie, la dysorthographie… auxquelles elle est souvent associée.
Les difficultés d’écriture que rencontrent l’enfant ou l’adolescent peut le mettre en échec scolaire, lui faire perdre confiance en lui, créer un blocage face à l’écriture…
Mais d’où peut provenir cette dysgraphie ?
Les origines sont diverses :
Apprentissage insuffisant souvent couplé d’une posture inadaptée et d’une tenue de l’instrument déficiente.
Problèmes liés à d’autres troubles ou à un handicap (TDHA, trisomie, multi-dys..).
D’un haut potentiel : lorsque la tête fonctionne trop vite, la main n’arrive pas à suivre et l’écriture est malmenée.
Qui peut aider et de quelle manière ?
L’aide peut venir du graphothérapeute.
Dans un premier temps, il y a faire ce qu’on appelle l’anamnèse, qui permet d’avoir des renseignements sur le patient : l’état civil, la scolarité, la santé, les bilans des autres spécialistes et le motif de la consultation.
Puis, il y a la passation du bilan graphomoteur, qui est réalisé au cabinet et qui dure environ 2 heures. Celui-ci permet d’évaluer les difficultés et de déceler une éventuelle dysgraphie (test de vitesse, vérification de la posture et tenue du crayon, copie, échelle de dysgraphie, exercices de motricité fine…) puis un compte rendu écrit est envoyé aux parents.
Enfin et si besoin des séances de rééducation sont mises en place, elles durent 45 minutes et sont hebdomadaires. Elles suivent un plan de rééducation personnalisé et adapté aux difficultés, à la personnalité et à l’âge du patient.
Les exercices sont ludiques et pédagogiques. Ces exercices permettront au patient d’acquérir le bon geste, de retrouver le plaisir d’écrire et de reprendre confiance en soi !
Le nombre de séance est variable en fonction des difficultés et de la motivation du patient.
La graphothérapie s’appuie sur des techniques spécifiques, basées sur les travaux de Julian Ajuriaguerra (neuropsychiatre et psychanalyste) et Robert Olivaux (Docteur en psychologie).
Exemple d’une séance :
– manipulation d’objets en discutant
– jeux de motricité fine
– gym des doigts
– travail sur tableau blanc
– travail assis sur feuille A3 et/ou ardoise blanche
– vérification de la posture et tenue des instruments graphiques
Et à la maison ?
Il est important de développer la motricité fine de l’enfant dès son plus jeune âge pour qu’il soit habile avec ses mains. Ces exercices vont permettre de faciliter la tenue de l’outil scripteur et la fluidité du tracé. Le but de ces exercices est donc d’entrainer la coordination oeil-main, la coordination entre les deux mains, appendre à gérer son tonus musculaire et à travailler la dextérité des doigts.
Voici des exemples de jeux :
– les jeux de construction et de manipulation : légo, kapla…
– le coloriage : que le contour soit respecté, le coloriage homogène
– la pâte à modeler : faire des petites boules de pâtes à modeler entre le pouce et l’index
– attraper des choses avec des pinces (épiler, à sucre, cornichon…) et les mettre dans des contenants. Faire attention à la bonne tenue de la pince.
– enfiler des perles de différents tailles et formes, des pâtes
– coller des gommettes sur une ligne, avec des espaces réguliers entre chaque
– crever de papier bulle entre le pouce et l’index
– la scie : faire glisser la pulpe de l’index sur la pulpe du pouce
– presser des balles anti stress et relâcher doucement écrire des lettres dans la semoule, sur le dos d’une personne et la faire deviner
– attacher des trombones les une avec les autres
Sur Pinterest vous retrouverez aussi tout un panel d’activité de motricité fine.
Et les adultes ?
Ils peuvent tout à fait suivre des séances s’ils n’aiment pas leur écriture, si une gêne se fait sentir suite à une activité manuscrite, ils n’osent pas laisser de message écrit, leurs collègues et proches se plaignent de leur écriture…
NB : aucune prise en charge n’est faite par la sécurité sociale. Cependant, certaines mutuelles peuvent prendre en charge une partie des honoraires.
Elise HARWAL Graphothérapeute (Colombes)
www.eliseharwal-graphotherapeute.fr
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